L’année 2026 est un grand carrefour sur le plan politique au Bénin. L’horloge électorale s’accélère inexorablement et impose une pression sur l’ensemble des acteurs politiques. Mais malgré cette imminence, force est de constater que certains partis politiques semblent toujours enliser dans une posture d’immobilisme et peinent à s’adapter aux obligations légales que leur impose la charte des partis politiques.
En effet, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a dressé un constat le vendredi 20 septembre 2024 à Cotonou à travers un rapport présenté. Ce document, résultat d’une mission de suivi et de contrôle menée en 2023, a mis nues non seulement les réussites de quelques formations politiques, mais surtout les carences structurelles qui minent nombre de leurs pairs. Alors que l’on s’attendait à ce que, à deux ans des scrutins, tous les partis soient pleinement opérationnels pour bien animer la vie politique, c’est tout l’inverse que révèle ce contrôle de la Cena.
Selon son président, Sacca Lafia, sur les 13 partis légalement reconnus au Bénin, seuls 8 disposent d’un siège national conforme aux dispositions légales. Ainsi, l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), le Bloc Républicain (BR), Les Démocrates (LD), MOELE Bénin, la FCBE, le MPL, l’UDBN et le FCDB se démarquent en offrant une certaine satisfaction quant à leur organisation structurelle. Dans la foulée, cinq partis politiques sont encore sans siège national : GSR, NFN, PFR, RLC et RE. C’est donc clair que cette situation met l’accent sur la lacune dans leur capacité à répondre aux impératifs d’une organisation digne de ce nom, et, par extension, à participer pleinement à la vie politique du pays. À cela s’ajoute le fait que seuls 6 partis, parmi les 13, ont réussi à établir des sièges dans les départements, dont l’UP-R, le BR, la FCBE, LD, NPL et FCDB. Face à ce tableau, l’on se demande comment, dans ces conditions, ces partis sans sièges peuvent prétendre représenter efficacement le peuple lors des prochaines élections. Comment peuvent-ils se poser en alternatives crédibles si leurs fondations mêmes sont fragiles ? Cette lenteur et la négligence observées dans la structuration de ces partis risquent de désorienter leurs militants et sympathisants, qui peinent à identifier un cadre stable de réflexion et d’action. L’enjeu est de taille car il ne s’agit plus seulement de conquérir des voix, mais de rétablir la confiance des militants.
Il est temps que ces partis à la traîne s’interrogent sur leur avenir, et surtout, qu’ils prennent des mesures concrètes pour rattraper se retard avant qu’il ne soit trop tard. L’heure n’est plus aux excuses ni aux tergiversations. 2026 s’annonce lourd.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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