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REFUS PERSISTANT DES PIÈCES LISSES ET BILLETS FROISSÉS : La lutte dépasse t-elle le gouvernement Talon ?

Au Bénin, le refus des pièces lisses et des billets froissés tutoie de jour en jour son paroxysme. Dans les marchés, les commerces etc, nombreux sont ceux qui refusent ces moyens de paiement sous prétexte qu’ils ne sont pas “acceptables”. Pourtant, le cadre légal en vigueur, tout comme dans l’ensemble des pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), est sans équivoque. Ces pièces et billets, tant qu’ils restent identifiables et complets, sont valides. Le paradoxe est d’autant plus frappant que les décisions gouvernementales, répétées à plusieurs reprises, peinent à freiner cette tendance.

Le président Patrice Talon, reconnu pour son audace et son engagement dans les réformes économiques et sociales, a su s’imposer comme un dirigeant rigoureux face aux nombreux défis qui marquent son mandat. Sous son leadership, des réformes d’envergure ont été mises en œuvre, allant de la modernisation des infrastructures à la rationalisation de la gouvernance publique. Mais visiblement, cette audace semble être mise à l’épreuve face à ce phénomène insidieux du refus des pièces lisses et des billets froissés. S’il a réussi à toucher à des sujets sensibles, pourquoi alors peine-t-il à éradiquer cette pratique qui fragilise pourtant l’une des bases de l’économie ? On se souvient qu’en octobre 2022, il avait, par la voix de son ministère de l’Économie et des Finances, rappelé à travers un communiqué que les pièces et billets, qu’importe leur état, conservent leur validité légale et même avait mis en garde les contrevenants. Pourtant, la population continue de s’entêter.

Face à ce tableau, la grande question qui se pose est alors celle de savoir si cette lutte dépasse le gouvernement de Patrice Talon ? Faut-il y voir un manque de volonté politique ou une difficulté à comprendre l’ampleur et les conséquences de ce phénomène ? Connaissant le chef du navire rupturien, il a, sans nul doute, les moyens de mener cette lutte à bien. Si son courage et son audace lui ont permis d’affronter des réformes bien plus complexes, il n’y a aucune raison pour que cette mauvaise habitude ne soit pas éradiquée.

Et donc, il ne suffit plus de rappeler la loi, il faut désormais des actions concrètes et visibles. Des sanctions exemplaires, une campagne de sensibilisation accrue et un renforcement du contrôle dans les points de vente doivent être envisagés pour éradiquer ce fléau qui pénalise tant de citoyens. Trop c’est trop !

✍️ Valentin AKODEDJRO

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