L’entrée dans le monde universitaire est souvent synonyme de nouveaux défis pour les jeunes bacheliers. C’est une étape dans leur vie où ils découvrent un environnement différent, loin de la rigueur encadrée des collèges ou lycées. Les campus universitaires, notamment ceux des universités publiques, sont des jungles sociales où les nouveaux venus, encore fragiles et pleins d’illusions, se retrouvent à la merci de ceux qu’ils croient être leurs aînés bienveillants. Malheureusement, cette illusion est souvent brisée par la triste réalité des prétendus aînés, prédateurs tapis dans l’ombre, prêts à exploiter la vulnérabilité des nouveaux étudiants.
Chaque année, une horde d’étudiants dits « aînés » se presse pour accueillir ces nouvelles recrues du système universitaire, mais ce vernis d’entraide cache souvent des intentions bien plus sinistres. Derrière des sourires apparemment bienveillants, se cachent souvent des individus malintentionnés, qui profitent de l’innocence des nouveaux étudiants pour assouvir des besoins variés et parfois sordides. Parmi eux, certains se spécialisent dans l’extorsion en inventant de toutes pièces des frais administratifs ou des cotisations fictives et se présentent comme des émissaires des autorités universitaires. Usurpateurs de titres et d’identités, ils se donnent une légitimité qu’ils n’ont pas. Ils exploitent la méconnaissance des réalités du campus pour abuser des jeunes étudiants.
Le stratagème est souvent bien rôdé : création de faux groupes de discussion, faux messages émanant soi-disant des autorités bref, tout est organisé avec finesse pour piéger les plus vulnérables. Ces faux aînés se parent des attributs de la confiance, se prétendent comme des guides incontournables dans ce labyrinthe qu’est l’université. Ils se disent proches des responsables académiques, ayant soi-disant tous les droits pour orienter, diriger ou imposer des décisions. En réalité, ils ne sont que des escrocs, des manipulateurs prêts à tout pour obtenir ce qu’ils désirent, que ce soit de l’argent ou autre chose.
Le plus troublant dans cette triste réalité, c’est que certains de ces prétendus aînés ne se contentent pas de dérober des biens matériels. Ils nourrissent des objectifs bien plus pernicieux. Les nouvelles étudiantes, en particulier, sont les cibles privilégiées de ces individus aux intentions malsaines. Derrière une apparence de mentorat se cache souvent un désir sexuel inavoué. Ces prédateurs, qui se prétendent protecteurs et guides, se transforment en chasseurs de proies vulnérables en usant de leur position prétendue pour assouvir leurs pulsions. Les jeunes filles, souvent loin de leurs familles et sans repères immédiats, se retrouvent piégées par ces individus aux masques trompeurs.
Par ailleurs, il serait injuste de peindre tous les aînés de l’université avec le même pinceau. Il existe, sans aucun doute, des personnes sincères, honnêtes et désireuses d’aider véritablement les nouveaux étudiants à s’adapter à leur nouvel environnement. Certains ont une réelle vocation d’accompagnement et jouent un rôle dans l’intégration des jeunes bacheliers. Aussi, il est prépondérant que les nouveaux étudiants reconnaissent la place de leurs aînés dans la hiérarchie universitaire tout en demeurant sur leurs gardes. Le respect des grands frères et grandes sœurs, bien que nécessaire, ne doit pas se transformer en un aveuglement complet face aux signes d’abus ou de manipulation. Ils doivent rester vigilants, questionner chaque action, chaque demande, et surtout, s’assurer que toute interaction est guidée par des motifs clairs et transparents. Ils doivent rester sur le qui-vive face au slogan selon lequel l’aîné est une institution.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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