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FACE À L’ENTÊTEMENT DES COMMERÇANTS CONTRE L’HARMONISATION DES PRIX: Les boutiques ONASA auraient été le meilleur choix mais… !

L’État béninois continue de fixer le prix des produits de première nécessité et durant cette crise, les commerçants continuent d’appliquer le prix qui les arrange. Mais cela aurait pu avoir un effet un peu moins dangereux si les citoyens avaient la possibilité de s’offrir les produits dans des boutiques de l’État comme par le passé. Créé par décret N”2001.471 du 30 octobre 2OO2, l’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) est un appareil étatique de mise en application des prix harmoniser des produits de première nécessité notamment destinés à la consommation locale.

Par commune, il y a des annexes partout pour rapprocher des béninois le produit. À travers ces boutiques témoin, les produits subventionnés sont vendus suivant les consignes de l’État. Une chose qui aujourd’hui pourrait servir le pouvoir Talon qui aurait mis déjà des centaines de milliards de francs CFA pour atténuer la crise alimentaire qui fait secouer tous les Béninois. Mais ONASA ne pourra plus servir ni à l’État ni aux populations en cette période cruciale car l’Office à été déjà liquidé. Il fait partie des premières institutions liquidées par la rupture pour des questions de rationalisation des charges de l’État.

Face aux députés de la 8è législature, Romuald Wadagni en son temps expliquait aux députés ce que l’État fait pour que cette action ne produise pas une réaction négative demain. « Le gouvernement en procédant à la liquidation de l’ONASA, a mis en place depuis le 22 février 2017, une Cellule technique de suivi et d’appui à la gestion de la sécurité alimentaire qui assure depuis lors, les fonctions résiduelles (régaliennes) liées à la surveillance de l’état de la sécurité alimentaire en maintenant les dispositifs d’alerte précoce et d’information sur les marchés », a précisé le Ministre Wadagni. En plus de cette veille informationnelle, a-t-il poursuivi, il est demandé à la Cellule technique, pour prendre en charge le volet résilience (capacité à assimiler les chocs et rebondir) d’initier des programmes structurantes et des microprojets en faveur des groupes d’acteurs organisés ou des groupes de personnes défavorisées (petits agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, artisans, indigents…) et dont la finalité s’inscrit dans le renforcement de la résilience aux chocs concourant à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Mais face à cette crise économique dont les conséquences ne cessent de s’accroître, on voit clairement l’importance de la création de cette institution et l’inefficacité de la cellule technique dans le contrôle et le maintien du prix stable dans les régions. D’une commune à une autre, les produits sont vendus à des prix exagérés malgré les milliards que l’État aurait injecté pour atténuer la situation. Ces sous en période de l’exercice de l’Onasa aurait été très capitale. Les citoyens auront le choix de s’approvisionner dans les boutiques de l’État et laisseront les commerçants dans leur pagaille organisée. Mais ce n’est pas encore tard. Une formule telle l’Onasa peut encore être pensée pour préparer l’avenir.

✍️ Alfred ADJOMAGBOSSOU

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