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VENTE DES BIENS MATÉRIELS POUR ORGANISER LES CÉRÉMONIES FUNÉRAIRES : Qui pour guérir ce mal au Bénin ?

Dans plusieurs localités de l’Afrique, une pratique a fini par prendre le contrôle des habitudes. Il s’agit de la vente des biens matériels, notamment de terrains, pour organiser des cérémonies funéraires. Ce phénomène, loin de s’estomper, semble atteindre son paroxysme, au point de s’ériger en véritable fléau social.

En effet, il est consternant de constater que, dans bien des cas, les familles n’hésitent pas à négliger les malades, à les abandonner à leur sort sans assistance médicale adéquate, pour ensuite déployer des moyens considérables lors de leurs obsèques. Une fois le décès survenu, les terrains et autres biens matériels sont bradés afin de financer leurs funérailles. En réalité, cette pratique, profondément ancrée dans certaines cultures locales, va à l’encontre de toute logique humaine et économique. La grandiosité des funérailles, perçue comme un devoir familial et social, finit par déborder de son cadre symbolique pour devenir une démonstration de statut et de richesse. Mais à quel prix ? : l’indifférence face à la souffrance des vivants et une inversion des priorités qui mène à des décisions économiquement désastreuses. Non seulement ce phénomène perpétue un cycle de pauvreté et d’injustice, mais aussi et surtout compromet le développement des générations futures. Au lieu d’investir dans l’éducation et le bien-être des enfants, certaines familles préfèrent vendre des terrains, des ressources potentiellement génératrices de revenus et de développement, pour organiser des cérémonies de décès. Ce comportement, loin de constituer un honneur rendu au défunt, est une preuve accablante d’une myopie économique et d’une gestion irresponsable des ressources. C’est clair que cela contribue indubitablement au retard économique de nombreuses communautés. C’est un symptôme d’une crise de valeurs qui nécessite une réponse collective et urgente. En dehors de renforcer des liens familiaux ou de sauvegarder l’honneur, il mine les fondations mêmes du développement durable. Les ressources qui pourraient servir à créer des entreprises, à financer des études, à améliorer les conditions de vie sont dilapidées dans des manifestations éphémères et coûteuses. L’honneur d’un défunt ne se mesure pas à la magnificence de ses funérailles mais à l’amour et aux soins de son vivant, ainsi qu’à la prospérité durable laissée en héritage à sa descendance. Il est temps de rompre avec cette pratique et de rediriger les ressources vers des usages qui profitent véritablement aux vivants et aux générations futures. La véritable grandeur d’une communauté se mesure à sa capacité à protéger et à élever ses membres, non à l’opulence de ses cérémonies funéraires.

Investir dans la santé, l’éducation et le bien-être des vivants devrait être la priorité.

✍️ Valentin AKODEDJRO

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