Au Bénin, les récents ajustements dans le code électoral par l’Assemblée Nationale et sa promulgation ont alimenté des débats au sein de la classe politique. Dans les opinions, les représentants des confessions religieuses avaient également adressé un communiqué pour appeler à la paix. Des jours plus tard, l’Observatoire chrétien catholique de la gouvernance a organisé un colloque pour aborder ces changements et promouvoir la stabilité sociale. Monseigneur Roger Houngbédji, président de la conférence épiscopale du Bénin, a souligné au cours dudit colloque le besoin de réconciliation et de justice dans un contexte marqué par le malaise social et politique. Cette initiative de l’église catholique a reçu des appréciations mais aussi des critiques qu’elle a essuyées. Certaines voix reprochent à l’église son manque de préparation préalable et l’accusent d’attiser les tensions. Paradoxalement, pendant que l’église catholique appelle la mouvance à revoir sa copie en retouchant le code, cinq (05) autres confessions religieuses à savoir l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin, l’Eglise des Chérubins et Séraphins du Bénin, l’Eglise Première Mission Africaine du Bénin – Bodawa, l’Eglise Orthodoxe d’Antioche au Bénin et l’Eglise Méthodiste Africaine du Bénin ont conjointement fait une déclaration à travers un communiqué sur le même code électoral, laquelle déclaration a été lue par le vice-président de l’Epmb Jean Claude Hounmènou. Dans le communiqué, ces confessions expriment leur étonnement face aux polémiques qui entourent le nouveau la loi électorale. Elles appellent à son respect et application consciencieuse et estiment que le rôle des organisations religieuses est de prier. Cette déclaration a également suscité des réactions mitigées. Certains la percevaient comme une ingérence injustifiée dans cette actualité.
En effet, ces positions divergentes de ces confessions soulèvent des questions quant à leurs motivations réelles. À analyser leurs discours à propos du code électoral, certains y voient les alignements avec les camps politiques : la mouvance ou l’opposition.
Finalement, on se demande si ces églises sont véritablement des acteurs neutres cherchant la paix sociale, ou si elles poursuivent des intérêts spécifiques, voire politiques. Leur intervention dans ce débat avec des positions visiblement controversées pourrait être interprétée comme une tentative d’influencer l’opinion publique ou de renforcer leur position au sein du paysage politique béninois. Il serait impératif que les églises, au lieu de susciter davantage de tensions, œuvrent véritablement pour la stabilité et la cohésion sociale. Leur implication dans les débats politiques doit être guidée par une volonté sincère de trouver des solutions pacifiques plutôt que de servir des intérêts particuliers ou politiques.
✍🏾 Valentin AKODEDJRO
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