De l’amendement du nouveau code électoral le 6 mars 2024 par les députés passant par sa validation par la cour constitutionnelle jusqu’à sa promulgation par le président Patrice Talon, le Bénin vire désormais sur un chantier décisif dans sa gouvernance politique. Ce changement, taillé sous l’impulsion du chantre de la rupture, vise indubitablement à remodeler le paysage politique en faveur des grands ensembles, écartant ainsi les anciens partis régionaux et de quartier qui ont longtemps caractérisé la scène politique béninoise. L’objectif de ce nouveau code électoral est cristallin : favoriser l’émergence de grands blocs, alignés sur des visions nationales et dépassant les clivages régionaux. En imposant un positionnement national aux partis, cette réforme aspire à mettre fin à la fragmentation qui prévalait dans le système partisan, autrefois parsemé de multiples organisations souvent cloisonnées sur des enjeux locaux.
Cette transformation majeure s’inscrit pleinement dans la vision politique de Patrice Talon car, on se souvient que pendant sa campagne électorale aux présidentielles de 2016, il en avait fait sa principale réponse à une classe politique hétéroclite et divisée. Cette réforme constitue le pilier central de son projet de société, visant à moderniser et à dynamiser la démocratie béninoise. En obligeant les partis politiques à s’aligner sur des positions nationales, le code électoral s’avère être un instrument de consolidation démocratique, écarte les divisions internes et promeut une politique fondée sur des alliances solides et des programmes nationaux cohérents. Désormais, avec l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, la politique au Bénin s’inscrit dans une dynamique similaire à celle observée dans d’autres démocraties majeures telles que les États-Unis ou la France, où les grands ensembles politiques dominent la scène. Cette transition marque ainsi la fin de l’ère des petits partis régionaux et de quartier, pour laisser place à une politique de grande envergure.
Dans ce contexte, les partis qui soutiennent la mouvance et qui n’ont visiblement pas d’envergure au plan national tels que la Rn et le Moele-Benin, se voient désormais contraints de se fondre soit dans l’Up-R, soit dans le BR, pour se conformer à la nouvelle donne politique instaurée par le code modifié. Cela est également valable pour les partis d’opposition tels notamment Fcbe, Mpl, Gsr et bien d’autres , qui n’ont d’autre choix que de s’unir derrière Les Démocrates, s’ils aspirent réellement à arracher le pouvoir en 2026, face à la prédominance des grands blocs politiques de la mouvance. Le président Patrice Talon réussi ainsi d’un seul coup à concrétiser son rêve en amenant les différentes chapelles politiques aux grands ensembles. Cette nouvelle formule trace la voie vers une autre ère politique, où les forces doivent se regrouper autour de visions nationales et de programmes cohérents, préfigurant ainsi un paysage politique à trois forces majeures lors des élections générales de 2026 sans risque de se tromper : L’Up le Renouveau, le Bloc Républicain et Les Démocrates.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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