Pour le mieux-être des acteurs du milieu pastoral au Bénin, le gouvernement du Président Patrice Talon a posé des actes concrets mais aussi pris des décisions notamment le code pastoral et le décret N° 2023-303 du 07 Juin 2023 portant modalités d’exercices de la veille pastorale au Bénin autour desquels son chargé de mission auprès des éleveurs de bovins a fait une tournée de vulgarisation. De ces documents, des observations ont été faites par les acteurs pour le rendre encore plus serviable. C’est dans ce cadre qu’à Dassa-Zoumé, l’Union Départementale des Organisations Professionnelles d’Éleveurs de Ruminants (Udoper) des huit départements du centre et du Sud a tenu une séance de plaidoyer avec leur représentant direct auprès du chef de l’État. C’était le samedi 2 mars 2024. Face au Chargé de Mission Aboubakar Alfa Tidjani, les éleveurs ont reconnu que jamais aucun gouvernement n’a autant investi dans le secteur de l’élevage comme ce fut le cas avec le pouvoir du Président Patrice Talon. «La rencontre de ce jour samedi 02 Mars 2024 revêt, pour nous professionnels de l’élevage de ruminants ici réunis, une double importance. En invitant notre voix autorisée auprès du Chef de l’Etat, nous avons voulu soumettre par son biais un message qui nous tient véritablement à cœur. Ce message, dans un premier temps, est un message de reconnaissance envers le Gouvernement pour les efforts consentis, ces dernières années, dans le domaine de l’élevage. La communauté pastorale du Bénin ne saurait rester insensible à cette kyrielle de bénédictions qui ne cesse de pleuvoir sur elle, depuis son avènement au pouvoir en 2016. De mémoire de citoyen béninois, aucun régime politique ne s’est jusqu’ici autant investi en faveur des communautés pastorales que celui de Son Excellence, le Président Patrice TALON. Beaucoup d’actes et actions posés ont permis aux éleveurs de se sentir considérés à travers la prise en compte de nombre de leurs préoccupations. Il nous sera difficile de pouvoir énumérer tout ce qui a été fait en faveur des éleveurs. Néanmoins, il nous parait important de citer quelques actions à mettre à l’actif du Chef de l’Etat et de Son Gouvernement. Au nombre de celles-ci, on peut citer, entre autres, Le vote, la promulgation du code pastoral en vigueur et son arrêté d’application ; La réalisation des infrastructures agro-pastorales ; L’amélioration de la santé animale à travers l’instauration du mandat sanitaire ; La valorisation des filières lait et viande par la mise en route de nombreux projets et programmes ; L’accès à la propriété foncière aux éleveurs avec l’instauration de l’Attestation de Détention Coutumière (ADC) dont la délivrance permet aux communautés pastorales autochtones de sécuriser les domaines où ils exercent leurs activités depuis des décennies ; La subvention de l’aliment bétail à hauteur 50% en 2022 ; La prise des arrêtés interdisant des déguerpissements anarchiques et inhumains des communautés pastorales. La liste n’est pas exhaustive. Qui dit mieux ? Qui peut affirmer le contraire ? En tout cas, ce ne serait pas au sein des communautés pastorales du Bénin» a fait remarquer Mohamed Bouhari SAMBO, porte-Parole des éleveurs de ruminants.
Mais malgré ces actions à l’actif du chef de l’État et son gouvernement, des foyers de difficultés existent encore et entravent le bon vivre ensemble au sein des différents acteurs du monde pastorale. Ces difficultés découlent de quelques articles du décret sur la veille pastorale. Lesquelles ont été souligné au représentant de l’autorité. «Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des éleveurs de bovins, si pour nous, représentants des communautés pastorales, l’objet de ces textes ne manquent pas de pertinence dans l’exercice du rôle régalien de l’Etat pour le bien des agriculteurs et des éleveurs, au terme de votre tournée nationale de vulgarisation du code pastoral et des textes réglementaires, nous avons pu noter quelques insatisfactions dans le contenu du décret portant modalités sur la veille pastorale et la non-application de celui portant interdiction des déguerpissements incontrôlés des éleveurs des domaines qu’ils occupent depuis des décennies. Il convient de souligner que le décret sur la veille pastorale, en ses articles 12 et 13, impose cinq types d’amendes orientées sur les éleveurs en cas de violation des dispositions légales prescrites. Dans le même temps, aucune amende n’est destinée aux agriculteurs qui, eux aussi, créent pourtant de nombreux dommages aux éleveurs. Si l’intention derrière ces amendes est de nous amener à plus de rigueur professionnelle dans la conduite et la garde de nos troupeaux, il serait juste selon le principe d’équité qu’il ait aussi des amendes par rapport aux dommages souvent impunément causés aux éleveurs. L’article 11 du même décret pose des problèmes dans son interprétation et son application. Aujourd’hui les éleveurs sont victimes de : des coups et blessures volontaires sur les animaux en pâture sans qu’il n’y ait eu de dégâts ; des abattages injustifiés et fréquents des animaux par les agriculteurs ; des pose de pièges et / ou empoisonnements du bétail ; des obstructions des couloirs de passage et autres espaces pastoraux ; des installations des champs-pièges ; des arrestations et détentions arbitraires de bouviers ou d’éleveurs par les forces de défense et de sécurité ; l’impunité générale observée au profit des communautés agricoles ; des actes de stigmatisation à l’égard de la communauté peulh; des actes très inhumains de vandalismes de certains agriculteurs. Un corps sans vie est-il découvert à proximité d’un campement peulh ? C’est toute la communauté pastorale de la zone qui en pâtit. Une altercation a-t-elle opposée un agriculteur et un éleveur ? Ce sont les campements pastoraux qui sont saccagés ou incendiés suivis d’énormes pertes en vies humaines. L’impression des éleveurs est que l’impunité et le silence qui s’en suivent font le lit à la récidive de telles scènes macabres qui se sont hélas répandues sur tout le territoire national : une répression exemplaire aurait suffi pour dissuader d’autres bourreaux» ont-il fait savoir dans leur message adressé au Chef de l’État béninois.
Au vue de ces observations faites, les éleveurs ont ainsi soumis au chef de l’État à travers son chargé de mission auprès des éleveurs de bovins, un cahier de doléances à travers lequel ils invitent le gouvernement à revoir quelques points importants. Il s’agit notamment de: La relecture du Décret n° 2023 – 303 du 07 juin 2023 portant modalités sur la veille pastorale tenant compte des préoccupations des éleveurs pour une meilleure cohésion sociale ; L’application effective du Décret n° 2023 – 344 du 31 août 2023 interdisant les déguerpissements, réviser les procédures d’obtention du certificat national de transhumance en impliquant les organisations professionnelles d’éleveurs ; Faciliter la procédure d’obtention des ADC par les éleveurs en tant que propriétaire terrien ; Poursuivre la subvention de l’aliment bétail et de certains vaccins (fièvre aphteuse) en faveur des éleveurs ; Prendre en compte l’élevage dans les schémas d’aménagements directeurs des communes. «En résumé, ce sont les points d’attention du plaidoyer de notre message pour lequel nous avons sollicité la présente séance. Nous vous chargeons ainsi de porter notre voix et nos cris de cœur au Président de la République, son Excellence, Monsieur Patrice TALON et à son Gouvernement. Nous restons confiants que notre message fera l’objet d’une attention singulière auprès du Chef de l’Etat pour un meilleur avenir de l’élevage au Bénin» espèrent les éleveurs des huit départements du Centre et du Sud Bénin.
«La pertinence du contenu du message des éleveurs montre que durant ma tournée de vulgarisation, ils ont prêté une oreille attentive à mon message. Vos observations sont légitimes et sachez que le Chef de l’État l’a aussi déjà remarqué. Je vous rassure donc que le message sera adressé à qui de droit et les solutions seront trouvées dans l’immédiat. Le chef de l’État est très catégorique sur la question de gestion des conflits entre Agriculteurs et éleveurs. “Jamais de mort d’animaux encore moins d’hommes. Quoi qu’en soit l’ampleur du conflit, que la résolution soit à l’amiable parce que agriculteurs et éleveurs sont appelés à vivre ensemble”» a dit Aboubakar Alfa Tidjani après avoir reçu le cahier de doléances des professionnels de l’élevage des départements du centre et du sud Bénin.
Cette rencontre de plaidoyer s’est tenue en présence de plusieurs Autorités politico-administratives parmi lesquelles Florentin Akpovi Gbedji représentant du Préfet de Collines, Oscar Djigbenoude Minakpon, Maire de Dassa-Zoumé, du Directeur département de l’agriculture de l’élevage et de la pêche des Collines Philbert Ezin Aïgbanvi, de Casimir Akodegbede représentant le directeur départemental de la police républicaine des Collines et des leaders de la communauté Peulh dont l’honorable Mariam Djaouga et Djima ADAMOU qui ont échangé avec les acteurs sur plusieurs pistes de solutions pour une gestion pacifique des conflits entre Agriculteurs et éleveurs. Aussi, durant cette séance, un film résumant les différentes atrocités commises dans les conflits durant l’année 2023 et début de 2024 a été présenté aux participants. Une démarche qui appuie la nécessité de régler les différents à l’amiable.
✍️ A. M. A.
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