Depuis la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger à Malanville, les transporteurs ne savent plus visiblement à quel saint se vouer. La décision du Niger de fermer cette frontière n’est pas sans impact significatif sur le commerce transfrontalier alors que la frontière entre le Bénin et le Niger, Malanville leur constitue un point névralgique pour les échanges commerciaux. Malanville est non seulement un passage crucial mais également une voie historique de transit pour les transporteurs béninois et nigériens. Il faut reconnaître que la fermeture de ce point stratégique a un ralentissement, voire une paralysie des échanges commerciaux entre les deux pays voisins.
Mais dans ce contexte de fermeture, la ville de Ségbana, toujours dans l’Alibori au nord du Bénin, émerge comme une solution pragmatique pour les transporteurs pour rallier le Niger, de même que pour les Nigériens. Contrairement à Malanville, la frontière de Ségbana avec le Nigeria demeure ouverte. Cette route est bien fréquentée par des camions provenant du Nigeria en direction de Cotonou, et vice versa. La libre circulation à cette frontière atteste de la fluidité des échanges commerciaux entre le Bénin et le Nigeria, en dépit des tensions frontalières avec le Niger.
Face à ce tableau, l’on se demande réellement si les ponts sont vraiment coupés entre le Bénin et le Niger puisque les transporteurs béninois ont la possibilité de gagner le Niger autrement. Une fois la frontière de Ségbana franchie, les transporteurs peuvent pénétrer dans le nord du Nigeria. En traversant cette région, ils peuvent ensuite accéder au Niger en contournant la frontière fermée de Malanville. Ceci est implicitement ou indirectement une solution.
Ce détour par Kandi n’est pas seulement une solution de repli, mais également une démonstration de la résilience et de la flexibilité du secteur du transport béninois. En effet, ce corridor commercial alternatif permet de maintenir d’une manière ou d’une autre les échanges économiques entre le Bénin et le Niger, malgré la fermeture des frontières. Cette stratégie alternative illustre non seulement la résilience du commerce transfrontalier entre les deux pays en crise mais aussi l’interconnexion essentielle des routes commerciales en Afrique de l’Ouest. Les implications de cette dynamique sont profondes. Elles soulignent l’importance de maintenir des voies de communication ouvertes pour le développement économique sous-régional.
✍🏾 Valentin AKODEDJRO
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