L’évolution dans le domaine de la mode transcende désormais les simples choix vestimentaires pour s’étendre jusqu’aux sous-vêtements. L’émergence de la tendance « no bra » ou « braless », des termes empruntés à l’anglais décrivant le fait de ne pas ( no ) porter de soutien gorge ( bra ) tutoie son paroxysme. Elle témoigne de cette transformation, où un nombre croissant de jeunes femmes, passant de 3 à 7% selon un sondage IFOP en 2020, font le choix de ne pas arborer le soutien-gorge, une pièce intimement liée à l’histoire vestimentaire depuis son introduction en France en 1889. Dans les grandes villes du Bénin comme Cotonou et ses environs, cette tendance alarmante se dessine, marquée par l’adoption de cette pratique par les jeunes filles, qui cherchent ainsi à se conformer aux derniers canons de la mode. Le port de tenues dépourvues de soutien-gorge devient de plus en plus fréquent, certaines jeunes femmes justifiant cette démarche comme un simple acte de suivre la tendance, voire une manière de s’affirmer dans le monde de la mode. « Moi je ne porte pas juste parce que ça me dérange. Tout le monde me connait dans mon quartier que je n’en porte pas. Je m’en fiche si cela les frustre. C’est la mode » a confié Albertine D., étudiante en droit
Cette inclination vers le « no bra » s’inscrit dans un contexte plus large de changements sociaux, où des normes établies au fil des décennies sont remises en question. Il est impératif de reconnaître que cette pratique va à l’encontre des normes sociales en Afrique, où la pudeur et le respect des valeurs traditionnelles occupent une place prépondérante dans la société. Le simple fait que certaines jeunes filles considèrent cela comme une mode révèle une rupture avec ces normes éthiques, soulignant ainsi un aspect inquiétant de décadence.
Par ailleurs, l’influence des célébrités, des stars et des artistes sur cette tendance ne peut être ignorée. Les jeunes, souvent en quête d’identité et de modèles à suivre, adoptent cette pratique en s’inspirant de personnalités médiatiques. « Nous voyons les artistes porter des tenues sans soutien et c’est joli. Tu ne peux pas porter certains habits et porter soutien. Ça séduit les mecs » affirme Isabelle H., une étudiante en Psychologie. Ce mimétisme, bien que compréhensible dans le contexte de l’admiration, soulève la nécessité d’une prise de conscience collective.
Au-delà de la simple mode, cette pratique reflète une transformation sociétale qui mérite d’être questionnée. La dépravation des mœurs, la transgression des normes sociales et l’influence néfaste de modèles médiatiques soulignent l’urgence d’une sensibilisation collective pour préserver les valeurs éthiques et traditionnelles.
✍️ Valentin AKODEDJRO
Leave feedback about this