L’ Union Progressiste le Renouveau (UP-R), censée être le grand parti fédérateur né de la fusion entre l’Union Progressiste et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) en 2022, semble aujourd’hui plus proche du divorce que de la cohabitation pacifique. Cette fusion n’aurait, à cet effet, été qu’un mariage forcé, un pacte scellé sans amour, où chacun a gardé ses habitudes et ses ambitions au regard de ce qui se dessine entre les leaders des deux formations. Si pour le ministère de l’Intérieur le PRD est juridiquement rayé de la carte, ce n’est pas le cas chez les dirigeants du PRD. Ces derniers révèlent une autre lecture, plus politique que juridique de la situation et estiment que le parti a été absorbé sans avoir véritablement disparu. Les déclarations récentes d’Adrien Houngbédji contenues dans une correspondance adressée audit ministère et de son secrétaire général adjoint, Gratien Ahouanmenou sur Bip Radio, lèvent le voile sur une profonde contestation. Le PRD, selon eux, n’a jamais réellement cessé d’exister, en dépit de la fusion annoncée avec l’Union Progressiste.
Derrière ce différend juridique se profile en réalité une séparation politique annoncée. Le temps, au lieu de consolider l’union, a cristallisé les différences. L’envie de redevenir maître de son destin politique semble plus forte que jamais dans le camp Houngbédji.
Face à cette situation, il est aisé de dire que l’UP-R est en face d’un véritable casse-tête qui ne dit pas son nom . Le parti, qui ambitionne d’incarner la force politique dominante en 2026, voit son unité fragilisée de l’intérieur. Le départ du PRD, même s’il n’est pas encore officiellement acté, poserait un sérieux problème de cohésion et de représentation, surtout dans les bastions où l’ancien parti de Houngbédji garde une influence certaine. À qui la justice donnera t-elle raison ?
Le chef de l’État, Patrice Talon maître de la mouvance , ne peut rester indifférent. Car au-delà du conflit entre deux partis, c’est l’image d’un système partisan réformé qui vacille, du moins, c’est cette mouvance qui se déchire. Il devient urgent qu’il recadre les positions et de favoriser un dialogue franc. Faute de quoi, ce désaccord pourrait s’étendre, fragiliser davantage le tissu politique national, et compromettre les équilibres de ce parti en 2026. Autrement, cela constituera une aubaine pour l’opposition.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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