Depuis quelques mois, l’essence de contrebande, communément appelée “Kpayo”, s’envole à des hauteurs financières vertigineuses au Bénin. À Abomey-Calavi, Cotonou, et dans plusieurs autres villes, ce liquide précieux est désormais étiqueté à 600 Francs CFA, voire plus. Récemment, il flirtait avec les 900 F et même les 1000 F dans certaines zones reculées. Cela a suscité un tollé général, certes, mais les automobilistes, tels des acrobates du quotidien, jonglent avec leur budget, s’agrippant au volant, au guidon malgré les cris d’agonie de leur porte-monnaie.
Dans cette pièce de théâtre économique où les acteurs principaux sont les consommateurs, la scène se joue inlassablement. Les Béninois font face à des vents contraires, entraînés par la tempête tarifaire qui sévit sur le carburant indispensable à la danse des véhicules, motos etc. Les conséquences, telles des marionnettes capricieuses, se manifestent sur le terrain. Les chauffeurs de taxi en commun, les conducteurs de taxi-moto appelés “zemidjans”, jonglent à leur tour avec les tarifs, orchestrant des symphonies financières où le crescendo atteint des sommets. Les clients, pris dans cette mélodie coûteuse, n’ont d’autre option que d’applaudir de leurs billets, lestés par la nécessité de se déplacer.
Ainsi, les consommateurs sont enclins à devenir des acrobates de la route. Le cirque des prix exorbitants ne semble pas les faire dévier de leur trajectoire puisqu’ils n’ont pas le choix. La nécessité, telle une baguette magique, dicte la marche, forçant les automobilistes à composer avec cette comédie financière, où l’essence onéreuse devient incontournable de leur quotidien routier.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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