DRAME RELIGION

DÉCÈS DE PRÈS DE 900 PÈLERINS EN ARABIE SAOUDITE : L’enfer s’est-il invité au Hadj 2024 ? 

Le pèlerinage annuel à la Mecque, un des cinq piliers de l’Islam s’est transformée en une tragédie cette année 2024. Déjà, plus de 900 pèlerins ont succombé aux conditions extrêmes qui marquent cette édition. Ces décès sont imputés à une canicule d’une intensité sans précédent, avec des températures qui atteignent 51,8 °C. C’est une catastrophe humanitaire qui met à nus les défis auxquels les autorités saoudiennes doivent faire face pour garantir la sécurité des fidèles venus des quatre coins du monde.

Selon des sources diplomatiques, les pèlerins égyptiens ont payé le plus lourd tribut, avec au moins 600 morts confirmés. Cette hécatombe touche également des fidèles en provenance de Jordanie, d’Inde, d’Indonésie, d’Iran, du Sénégal, de Tunisie et du Kurdistan irakien. Le total des victimes, selon un décompte de l’AFP, s’élève à 922. Des chiffres tragiques témoignent d’une crise humanitaire en plein cœur du sanctuaire le plus sacré de l’Islam. Les images qui montrent des pèlerins avec des parapluies pour se protéger d’un soleil implacable à Mina, près de la Mecque, symbolisent l’enfer climatique qui s’est abattu sur eux. La chaleur intense et le manque de mesures adéquates de protection ont transformé ce voyage spirituel en un cauchemar. Les pèlerins, affaiblis par les privations et les longues heures de marche, se sont retrouvés vulnérables face à la furie des éléments. Face à ce tableau, plusieurs questions se posent : Comment un événement d’une telle envergure, rassemblant des millions de fidèles, peut-il être à ce point pris de court par des conditions météorologiques extrêmes ? Les infrastructures en place sont-elles vraiment adaptées à ces nouvelles réalités climatiques ? Est-ce l’enfer qui s’abat sur cette rencontre spirituelle ?

Les autorités saoudiennes, garantes de la sécurité de millions de pèlerins, sont donc confrontées à un devoir de transparence et de réformes. Des mesures concrètes et immédiates doivent être prises pour éviter la saignée. La modernisation des infrastructures ainsi qu’une meilleure gestion des flux de pèlerins sont autant de pistes à explorer.

C’est bien déplorable que le Hadj 2024 se solde sur une note sombre, marquée par la perte de vies humaines. Cela nous rappelle que même les lieux les plus sacrés ne sont pas à l’abri des défis imposés par une planète en mutation. Le devoir de mémoire envers ces victimes impose une réflexion profonde et des actions décisives pour que le Hadj demeure un voyage de foi et de recueillement, à l’abri des ombres de la fatalité.

✍️ Valentin AKODEDJRO

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