Le fléau des vols de farine de maïs prend une autre tournure, angoisse les meuniers à Abomey-Calavi et ses environs et les induit dans une spirale de difficultés. La montée en flèche du prix du maïs ces derniers temps a exacerbé ce phénomène et pousse certains individus mal intentionnés à adopter des tactiques sournoises pour s’approprier illicitement des quantités significatives de farine dans les moulins. Les conséquences de ces vols plongent les meuniers dans un découragement, les contraignant parfois à s’endetter pour compenser.
Traditionnellement dans les grandes villes, les clients déposent leur maïs pour en obtenir de la farine sans forcément attendre le processus de broyage. Malheureusement, cette pratique est devenue une faille exploitée par des fraudeurs avides et qui profitent de la crise alimentaire pour obtenir frauduleusement les farines des autres. Benoît K., un meunier à Tankpè, toujours à Abomey-Calavi relate sa mésaventure déconcertante où une cliente dépose 15 kilos de maïs le matin pour revenir plus tard récupérer sa farine, mais se voit devancée par un individu qui se dit être envoyé par la cliente pour prendre la farine. La mauvaise foi de l’individu aboutit à une perte financière significative pour le meunier, contraint de rembourser la cliente trompée.
« Une dame a amené 15 kilos de maïs au moulin un matin vers 09h et elle est repartie. Vers 14h, un gars était venu dire qu’on l’a envoyé chercher la farine. Je ne pouvais pas contester car je me suis dit que cela était possible. J’ai dit qu’il va payer 1300f. Sans hésiter, il m’a remis l’argent et a pris la bassine et la farine. Vers 16h, la dame même était venue pour chercher sa farine. Elle me disait qu’elle n’avait envoyé personne chercher sa farine. La situation a dégénéré. Au finish, c’est moi qui ai payé et la bassine, et le maïs. Cela m’avait découragé » nous a t-il raconté.
Un peu plus loin à Houèto, un autre meunier nous a raconté une situation similaire. Heureusement, se réjouit-il, le vrai client a compris la situation et n’a rien réclamé en retour car c’était 4 kilos de maïs. Aussi avons-nous appris un cas pareil à Hêvié, toujours dans la ville d’Abomey-Calavi.
En effet, cette série de vols qui s’observe constitue un véritable cauchemar pour les meuniers, la plupart embauchés. Pour faire face à cette stratégie malsaine et qui grandit, certains ont été contraints de mettre en place des mesures, telles que l’adoption de tickets de retrait de farine, semblables à ceux utilisés dans les parkings, afin de mieux contrôler les entrées et les sorties et d’atténuer les risques de vol. Espérant que ce phénomène ne chute, vivement que les meuniers attisent davantage le feu de vigilance afin de détecter ces personnes de mauvaises qui seront par la suite découragées par les autorités compétentes.
✍🏾 Valentin AKODEDJRO
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