Depuis l’éclatement de l’affaire de tentative de coup d’État le 24 septembre dernier, un remue-ménage traverse les rangs de la majorité présidentielle. Les leaders des partis de la mouvance tels que le Bloc Républicain, l’Union Progressiste Le Renouveau, la Renaissance Nationale etc, multiplient les preuves de soutien au Président Patrice Talon. Ces prises de position qui fusent aussi bien sur les plateaux radio/ télé que dans les communiqués de presse laissent entrevoir des interrogations quant à leurs véritables motivations. Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est la rapidité et l’empressement avec lesquels ces partis de la mouvance réaffirment leur soutien au chef de l’État.
À peine les preuves des accusations ont-elles été rendues publiques que les leaders du navire rupture rivalisent de déclarations en condamnant fermement les faits et tout en exaltant leur attachement à la démocratie et à l’État de droit. Mais une question se pose : que cachent ces démonstrations répétitives publiques de loyauté ? En effet, si l’on se fie à l’analogie classique d’une épouse qui, ayant fauté, multiplie les gestes d’affection pour apaiser la colère de son mari, il semble que les leaders de la mouvance présidentielle, semblables à cette femme coupable, cherchent à regagner la faveur de leur “mari” politique, Patrice Talon. La métaphore de l’épouse infidèle s’agite ici pour illustrer une réalité politique où la fidélité devient suspecte à mesure qu’elle s’exprime avec trop de véhémence.
Aussi, l’on pourrait légitimement se demander si ces déclarations ne sont pas des tentatives désespérées de dissociation, des efforts pour se démarquer de tout soupçon en se plaçant dans le camp des inconditionnels. La récurrence de ces sorties porte à croire une stratégie de réassurance. En se hâtant de réaffirmer leur allégeance, ils semblent se livrer à un exercice de séduction politique, comme pour faire oublier que certains des leurs ont pu être tentés par des ambitions contraires à leurs principes. Il est vrai que l’accusation portée contre des figures aussi importantes qu’Olivier Boko et Oswald Homéky a pris de court la majorité présidentielle. Mais au lieu de se limiter à des condamnations factuelles, cette dernière a choisi d’aller plus loin, en intensifiant les déclarations de soutien au président. Dans un contexte où la loyauté est sans cesse mise à l’épreuve, ces manifestations ne relèvent-elles pas d’une peur sous-jacente de perdre les grâces présidentielles ? On ne saurait le dire.
Si l’on se fie à l’adage « qui se justifie s’accuse », ces sorties médiatiques répétées pourraient être interprétées comme le signe d’une mouvance en quête de rédemption d’autant plus que les accusés dans cette affaire sont les leurs. Les forces de la majorité présidentielle, sentant peut-être que leur position pourrait être remise en question par ces scandales, semblent vouloir se laver de tout soupçon en redoublant de déclarations de fidélité.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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