(Les herbes coupées sous le pied des Fcbe, Moele-Bénin, Mpl et Rn)
Quelques jours après le rejet de la proposition de révision constitutionnelle par Les Démocrates, un épisode s’amorce, annonciateur de bouleversements majeurs dans l’arène politique béninoise dans les années à venir. De toute évidence, de l’analyse de ce nouveau chapitre, il révèle que le vote massif en faveur de la modification du code électoral par la majorité parlementaire, le 5 mars 2024 est une réplique à l’opposition, au delà des objectifs que cette majorité défend. Cela constitue également un revers retentissant pour plusieurs autres formations politiques qui refusent de se fondre en bloc. Le coup porté par Les Démocrates à la tentative de révision constitutionnelle soutenue par la mouvance est déjà un symptôme des prémices puisqu’en politique, chaque action engendre des réactions, voire des représailles. La majorité parlementaire, face au rejet de sa proposition, semble donc avoir répondu par un coup tactique habile : la modification du code électoral.
En effet, lors de la plénière du vote sur la modification du code électoral, les choses ont pris une tournure défavorable pour les partis politiques tel que la Fcbe, Moele- Bénin, la Rn, le Mpl et bien d’autres en gestation. Les nouvelles conditions de candidature à la présidentielle, instaurées par ce Code, compliquent davantage la tâche des potentiels candidats. Les députés de la mouvance n’ont fait aucune concession, signifiant ainsi une forme de représailles suite au rejet de la révision constitutionnelle, ceci au regard de certaines déclarations venant de certains députés de la mouvance. Ainsi, ces changements rendent la participation aux scrutins de 2026 plus ardue pour les formations politiques sus-citées. Certains partis de l’opposition et bien d’autres qui soutiennent la mouvance sont désormais confrontés à des obstacles supplémentaires, tant pour la candidature à la présidentielle pour l’obtention de parrainages que pour le pourcentage exigé pour avoir de siège dans les circonscriptions électorales en ce qui concerne les législatives. Plus loin, la loi clarifie que les députés et maires n’ont pas le droit de parrainer un candidat de leur choix en dehors du choix de leur parti politique. Eu égard à toutes ces observations, l’année 2026, carrefour des grandes élections n’aura que trois partis aux élections présidentielles à savoir l’Upr, le Br et Ld en raison du nombre d’élus qu’ils ont au parlement. La Fcbe, bien qu’elle ait quelques élus communaux se verra sur les bancs de touche puisqu’elle n’aura pas le parrainage requis.
Face à cette nouvelle donne politique, le parti Les Démocrates, seule représentation de l’opposition au parlement, doit reconsidérer sa stratégie consistant à rejeter systématiquement certaines volontés de la mouvance s’ils veulent vraiment changer les choses. Des négociations politiques pourraient s’avérer plus judicieuses pour préserver leurs chances aux scrutins apaisés en 2026. Ignorer cette réalité pourrait conduire plusieurs partis politiques à une nouvelle “exclusion”, répétition de l’histoire de 2019.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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