Le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024 au Gabon a vu une large victoire du « oui », avec 91,80 % des voix en faveur de la nouvelle Constitution. Le taux de participation a atteint 53 %, avec 463 066 Gabonais qui se sont rendus aux urnes. Cette réforme, qui instaure la IIème République, a suscité des débats intenses, notamment en raison de l’influence qu’elle accorde au général Brice Oligui Nguema, à la tête du pays depuis le coup d’État du 30 août 2023. Bien que le « oui » ait obtenu des scores largement majoritaires dans toutes les provinces, les résultats les plus faibles ont été enregistrés dans les régions de l’Ogooué-Maritime (83 %) et de l’Estuaire (85 %). Le Woleu-Ntem, région historiquement opposée au régime, a pourtant donné son plus fort soutien, avec 98 % des voix en faveur du projet.
Les observateurs de la société civile, notamment du réseau ROC, ont suivi le processus électoral et publié des conclusions préliminaires. Ils ont relevé qu’aucun incident majeur ni fraude massive n’a été constaté. Toutefois, cette réforme introduit un régime présidentiel renforcé, avec des pouvoirs élargis pour le chef de l’État. Le président sera élu pour un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois, et sera désormais à la tête de l’exécutif, la fonction de Premier ministre étant supprimée. De plus, il pourra dissoudre l’Assemblée nationale une fois pendant son mandat. Les conditions d’éligibilité à la présidence ont également été précisées, excluant les candidats de moins de 35 ans et ceux dont les parents ne sont pas Gabonais. La Constitution interdit par ailleurs à un parent du président de lui succéder.
Borel AWANOU
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