Le nouveau code électoral voté et promulgué au Bénin continue d’animer l’opinion publique béninoise. Si les politologues et autres acteurs publics ont critiqué sans pourtant aller en profondeur dans leurs propositions d’idées, l’Église Catholique quant à elle est allée jusqu’à organiser un colloque national pour relever les imperfections que contiennent ce code et qui, selon elle, compromettent la paix et la cohésion sociale.
Au lendemain de la publication des conclusions issues de son colloque, la démarche de l’Église Catholique a vite été attaquée par les religieux de la culture islamique. En présence des députés et autres leaders du parti Bloc Républicain, les Imams du Bénin réunis à Parakou ont fait une déclaration non seulement de soutien au Président Patrice Talon, mais aussi pour attaquer leurs confrères de la religion catholique. «…nous devons éviter de faire interférer la religion à la politique. Nous demandons donc à l’Église catholique de laisser la politique gérer les affaires politiques » peut-on lire dans la déclaration des Imams. Une déclaration dans laquelle l’Union islamique du Bénin (Uib) dit ne s’est pas retrouvée. Pour l’Uib, quelques membres du bureau sont invités à une prière pour la paix au Bénin et parlant du code électoral, l’institution a sa méthode et ses canaux de diffusion très bien connus. Des détails donnés par l’institution religieuse à travers un communiqué signé par son Secrétaire Général dont à copie Bip radio.
Entre la séance de prière organisée et la déclaration, il y a un grand point d’ombre. Dans les différentes interventions religieuses, c’est la situation tendue entre le Bénin et le Niger qui revenait en boucle. Les imams ont exposé le bien-fondé de la bonne cohabitation entre les peuples béninois et nigériens. Ils ont prié pour les deux pays et imploré leurs pairs du Niger à rester dans la même logique et surtout laisser les politiques régler la chose politique. Mais dans la déclaration, on est tenté de croire que les imams ont été victimes d’une manipulation politique. Et la réaction de l’Union Islamique du Bénin montre à suffisance, cette manigance politique qui jette le déshonneur sur ces hommes de Dieu. Car leur déclaration n’a aucun lien avec le contenu de leur prédication et l’objectif de la séance.
En tout cas, les institutions religieuses possèdent aussi bien un potentiel de paix que de guerre. Elles peuvent jouer le rôle de pacificateurs, et peuvent aussi être utilisées pour justifier la guerre. Les religions sont à même, par leur force d’incitation morale, de promouvoir, voire d’instaurer la paix sur terre. De toutes les façons, la crédibilité des religieux dans cette affaire sera célébrée ou décriée tôt ou tard.
✍️ A. M. A.
Leave feedback about this