L’adoption du nouveau code électoral au Bénin marque d’une manière ou d’une autre une transformation du paysage politique sous l’impulsion du Président Patrice Talon. Ce code voté, au delà de favoriser l’émergence de grands ensembles nationaux, vise également à éradiquer la fragmentation des partis politiques, autrefois cloisonnés dans des enjeux locaux ou régionaux. Dans cette perspective, la classe politique béninoise s’aligne désormais sur les standards observés dans des démocraties comme les États-Unis ou la France, où de grands ensembles dominent.
Paradoxalement, à moins de deux ans des élections générales, la lenteur de certains partis politiques à s’adapter à cette nouvelle donne questionne plus d’un. Les partis de la mouvance tels que RN, Moele-Bénin et autres, malgré leur absence d’envergure nationale, persistent dans leur autonomie plutôt que de s’aligner avec l’UP-R ou le BR. De même, les partis d’opposition tels que la FCBE, le MPL, le GSR et consorts restent étonnamment inactifs, malgré les modifications qui compliquent leur participation aux élections de 2026. Le nouveau code électoral impose des exigences strictes pour la participation aux scrutins : les partis doivent obtenir des parrainages pour la présidentielle et atteindre un pourcentage de 15% au plan national pour les sièges aux législatives. De plus, la loi interdit aux députés et aux maires de parrainer un candidat en dehors de leur parti. Face à ces “obstacles “, la réticence de ces partis à se regrouper dans des blocs nationaux pourrait leur coûter cher. À vouloir se conformer à la dernière minute à cette réforme politique serait non seulement risqué, mais probablement inefficace. Ces obédiences politiques doivent comprendre que le temps presse et que leur survie politique dépend de leur capacité à s’adapter rapidement. La nouvelle loi électorale ne laisse que peu de place à l’hésitation ou à l’individualisme. La formation de grands blocs n’est plus simplement une option stratégique, mais une nécessité impérieuse pour toute organisation politique aspirant à rester pertinente et influente sur l’échiquier politique. Et donc, les partis non représentés devraient cesser de tergiverser et embrasser la nouvelle vision imposée par le code électoral. Leur avenir politique en dépend. Autrement, l’on se demande sur quoi ils comptent pour avoir le ticket de représentativité en 2026. Ont-ils simplement espoir qu’il y aurait un rétropédalage au niveau du code pouvant leur favoriser la tâche ? En tout cas, l’avenir nous dira le reste.
✍️ Valentin AKODEDJRO
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